Un an après le début de la crise sanitaire, quels impacts et quelles attentes ? Le point de vue des entreprises de services à la personne (1/4)
Amir Reza Tofighi, Président Fédésap, Claire Lanneau, Administratrice FESP, Dafna Mouchenik, Présidente Synerpa domicile, se sont exprimés ensemble sur le sujet pour la première fois depuis le début de la pandémie, lors de la séance d’ouverture de la journée Live du 30 mars 2021. Voici la retranscription de leurs propos.
(Actes de la webconférence organisée le 30 mars par le Salon digital des services à la personne)
Introduction par Jacques Huguenin (Journaliste – Animateur) :
Vous savez qu’en raison de la crise sanitaire et économique que nous subissons tous depuis un an, eh bien jamais depuis 15 ans il n’avait été autant question dans les médias, dans les conversations, des services à la personne, de l’emploi à domicile, jamais les personnes âgées n’avaient été autant au cœur d’attentions, de solidarité et de débats. Et donc les grands acteurs des services à domicile et de la silver économie se sont tous exprimés depuis un an mais individuellement.
Et aujourd’hui c’est un événement, parce que, aujourd’hui ce mardi 30 mars c’est la première fois, à l’occasion de cette séance d’ouverture du salon digital des services à la personne et de la silver économie, que vont s’exprimer ensemble tous ces grands acteurs sur les impacts de la crise sanitaire sur leurs attentes et sur leur vision de l’avenir.
La table ronde à laquelle vous assistez va comporter 5 séquences, à laquelle vont participer 13 représentants de grandes fédérations et organismes représentatifs des filières services à la personne, emploi à domicile et silver économie. Ils sont les porte-parole de retraités, d’entreprises, d’associations, de particuliers employeurs ou encore de salariés à domicile.
Et à chacun d’entre eux je vais avoir le plaisir de poser ces deux questions auxquelles ils auront seulement quelques minutes pour répondre. D’abord quels sont les impacts de la crise sanitaire sur les acteurs qu’ils représentent, et puis deuxièmement quelles ont leurs attentes ou leurs visions de l’avenir quand nous serons débarrassés de cette crise économique.
On va commencer par vous, Monsieur Reza-Tofighi, vous êtes P.D.G. de Vitalliance et président de Fédésap, la Fédération des services à la personne et de proximité. (…) Quel bilan quel impact sur votre secteur des services à la personne, (…) qu’est-ce que vous tirez de cette année difficile ?
(…) Alors, les impacts ont été différents en fonction des activités. La garde d’enfants c’est un secteur qui a été très impacté, notamment suite aux mesures de télétravail, avec des situations qui sont dramatiques pour de nombreuses structures.
Et on a proposé dès le premier confinement afin d’accompagner les employés au télétravail, afin de permettre aux personnes qui sont mobilisées qui sont en première ligne, afin de permettre à toutes les personnes qui devaient à domicile mais qui avaient besoin de garde d’enfants pour pouvoir continue de travailler, et on n’a pas été entendus malheureusement.
Le secteur de la garde d’enfants est un secteur qui risque d’être sinistré à cause de cette crise.
Sur les activités de la vie quotidienne, on a eu bien évidemment une chute brutale pendant le premier confinement mais l’activité a bien repris, parce qu’on réussit à montrer que les activités à domicile n’étaient pas des activités à risque, c’est-à-dire que les salariés étaient bien protégés et ne contaminaient pas les personnes à domicile, et que donc le ménage à domicile pouvait continuer, que le soutien scolaire pouvait continuer ; et donc on a permis à ces entreprises de continuer leur activité une fois que le premier confinement avait été passé. Même si ce n’est pas le niveau d’avant-crise qui a été bien évidemment retrouvé.
Pour les activités liées à la dépendance, alors là on a eu une activité qui a été très soutenue, mais on a été confrontés à de grosses difficultés dues à un manque de reconnaissance de notre métier. On a plein d’exemples.
Par exemple les masques. On a été les oubliés, on a dû se battre pour que nos salariés puissent avoir des masques. Les primes Covid annoncées par le Premier ministre et ensuite oubliées, on a dû se battre encore une fois pour que l’État tienne sa parole.
Et autre exemple, aujourd’hui quand on a eu le PLFSS, le projet de loi de finances de la Sécurité sociale, le budget 2021 de l’État, on découvre plus d’un milliard d’euros pour les EHPAD et zéro pour le domicile.
Les services à la personne ont tout le temps été oubliés par les pouvoirs publics. Et je pense que c’est peut-être la plus grosse difficulté de cette crise de se rendre compte que, malgré le fait qu’on ait été en première ligne, malgré le fait que les salariés ont pris des risques tous les jours parce que des personnes dépendantes avaient besoin d’eux, eh bien les pouvoirs publics les ont tout le temps oublié, et il a fallu tout le temps leur rappeler que nos salariés également n’étaient pas moins méritants que les salariés en EHPAD ou les personnels soignants.
Donc un manque de reconnaissance criant qu’ont constaté les salariés des entreprises et vous-même responsable d’entreprise. Alors, partir de là, qu’est-ce qu’on peut faire pour que les choses s’améliorent, quelles propositions, quelles attentes vous avez pour l’avenir ?
Alors en fonction des activités, typiquement pour la garde d’enfants, on a proposé un (inaud.) un peu celui du confinement, l’idée c’est de permettre aux entreprises de garde d’enfants de retrouver une activité et de permettre aux familles d’avoir une aide pour garder leur enfant. Pour l’instant notre proposition n’est pas entendue mais on continue de la pousser notamment dans le cadre du plan de relance.
Le crédit d’impôt contemporain, donc le fameux crédit d’impôt qui est payé tous les mois et non pas l’année prochaine, et sur ce point-là j’aimerais saluer le travail des services de M. Dussopt, parce que c’est un sujet qui avance. Pour aujourd’hui nous c’est de nous assurer qu’on va au bout de la réforme, nous assurer que ça s’appliquera bien avec les mêmes règles pour tous les modes d’intervention, que le mode mandataire, que le mode prestataire, que le particulier employeur, que pour tous ces modes-là le crédit d’impôt contemporain s’applique de la même manière et pour tous les métiers, que ce soit la garde d’enfant, les activités de la vie quotidienne ou la dépendance. Donc ça c’est un point qui est très important pour nous.
Et enfin, on demande des mesures fortes et urgentes pour la dépendance, une vraie reconnaissance de nos métiers. Ça passe par exemple par la carte professionnelle, par des augmentations de salaires qui soient les mêmes en EHPAD qu’en domicile ; c’est-à-dire que quand l’état met un milliard d’euros pour augmenter les salaires dans les EHPAD eh bien qu’il mettre le même montant pour augmenter les salaires du domicile, et qu’on ne se batte pas pour avoir dix fois moins, et quand je dis dix fois moins c’est vraiment dix fois moins parce que l’état a mis dix fois moins dans le domicile que pour les EHPAD, donc à un moment donné que l’État ne soit pas indécent avec nous.
Et enfin, un tarif-socle national (?) qui soit revalorisé. Aujourd’hui les services d’aide à domicile interviennent avec un tarif qui n’a plus évolué depuis de nombreuses années sur la PCH et sur la part internet qui est bien en-deçà du vrai coût d’une heure d’aide à domicile.
Et aujourd’hui on demande que l’État mette un tarif-socle national (?) et qu’à travers ces financements qu’il aide les départements à pouvoir assumer ce coût pour qu’on puisse avoir une vraie prise en charge à domicile.
On va passer la parole à Claire Lanneau qui est administratrice de la FESP, la Fédération des services aux particuliers, et qui a fondé en 98 l’association Allô Assistance Babychou qui est devenue Babychou services fin 2005. On comprend à travers ça que vous vous occupez de garde d’enfants, et à ce sujet je suppose que vous allez nous dire des choses un peu similaires à ce qu’a dit Amir Reza-Tofighi sur ce secteur qui a été impacté. Alors justement quelles répercussions a eu cette année de crise sanitaire et économique sur votre activité, sur vos entreprises ?
Merci de me donner la parole et de donner la parole à la FESP, donc la Fédération des services aux particuliers, qui est un peu la maison de tous les services qu’on représente, tous les services et tous les modes d’intervention. Donc ça je tenais à le souligner.
Eh bien, évidemment quels impacts de la crise sanitaire ? Comme ça a été dit par Amir précédemment, bien sûr on a eu en fait d’une part les métiers du domicile qui ont été fortement mobilisés, et puis les autres métiers dont le mien, mais je ne suis pas là pour présenter que la garde d’enfants mais je vais quand même en parler un peu aujourd’hui, des métiers qui ont beaucoup souffert parce que, effectivement : mars-avril, choc ! fermeture des écoles, moins 95% d’activité. Pas évident. Alors ok on a été aidés par l’État : chômage partiel, PGE etc., mais c’est vrai qu’on va voir dans nos attentes que ça ne suffit pas.
Par ailleurs, dans tous ces métiers, on a essayé de repartir en septembre et puis là, octobre, deuxième confinement, rebelote. Et là, avec quelque chose de plus insidieux, c’est-à-dire que les familles commençaient à prendre l’habitude du télétravail, et pensent qu’elles peuvent se passer pour certaines, de garde d’enfant pendant le télétravail. Ça c’est embêtant parce que les enfants et les parents en ont souffert. Et pour nous, en gros, nos entreprises on sort de l’année 2020 avec moins 30% d’activité, on est toujours sur un trend d’à peu près -30% dans la garde d’enfant.
Et pourtant on ne démérite pas, parce que qu’est-ce qu’on fait ? nous notre place dans les services à la personne elle est hyper légitime, on passe notre temps à former des gens. Rien que pour une entreprise comme la mienne, j’ai 400 personnes en formation-alternance CAP Petite enfance, partout en France. Donc on est acteurs de l’insertion professionnelle et sociale des jeunes.
On a été soutenus par l’apprentissage, par les aides sur l’alternance, mais on voudrait avoir des assurances sur la suite de ces dispositifs d’une part.
Donc voilà, une année d’où on sort un petit peu éprouvés tout de même. Les entreprises aidées par leur fédération s’en sortent un peu mieux, mais d’une manière générale c’est compliqué. Alors je crois que vous m’avez demandée aussi quelles étaient les attentes ?
Quelles sont vos perspectives à l’issue de cette année éprouvante, notamment au début du premier confinement, puis une baisse d’activité assez forte, 30% ; qu’est-ce qu’il vous faut pour que votre secteur continue, perdure, et qu’on ne reste pas sur une tendance négative ?
Alors je vais parler à nouveau de la garde d’enfant parce que les services à la famille c’est hyper important ; il ne faut jamais oublier, on entend parler de la famille et du domicile, mais la famille c’est quand même aussi quelque chose d’extrêmement important que nous souhaitons voir renforcer dans les politiques familiales autour des services à la personne.
Je vais vous donner quelques informations. Vous savez que la baisse de la natalité s’est enclenchée depuis quelques années en France ; ok, elle reste hyper vive, la France est le deuxième pays d’Europe en termes de vigueur de la natalité, mais ça baisse, donc il faut faire attention à ça. Et cette année pendant le confinement on rigolait, on disait « il y a beaucoup de tests de grossesse qui se sont vendus », mais non, la baisse s’est accélérée.
Donc nous ce qu’on demande c’est de continuer à flécher les politiques familiales vers les services à la personne, maintenir notre cadre réglementaire notamment celui de l’agrément, accélérer et en tout cas respecter le calendrier de la contemporanéité du crédit d’impôt, c’est-à-dire le crédit d’impôt immédiat sur lesquels la FESP a beaucoup travaillé depuis des années. Et respecter — et ça, ça a été dit par mon prédécesseur — un calendrier de mise en oeuvre qui soit le même pour tous les modes d’intervention et pour tous les services, ça c’est extrêmement important. Donc, maintenir le cadre, aller vers une contemporanéité du crédit d’impôt pour éradiquer définitivement le travail au noir.
Notamment dans la garde d’enfants, nous notre fédération nous soutenons, avec notre commission garde d’enfants — dont je suis la vice-présidente — l’extension du CMG structure, donc le complément de mode de garde — aux enfants de 6 à 11 ans. Pourquoi ? parce qu’on s’aperçoit que dès 6 ans, qu’est-ce qui se passe ? les familles disparaissent, elles ne font plus garder les enfants. D’après vous, est-ce qu’un enfant peut rentrer de l’école à six ans ? Non. Donc il y a une disparition de ces familles, donc on demande l’extension de l’aide de la CAF au-delà du 6 ans vers le 11 ans.
Voilà, donc soutien important à la famille, à la parentalité, parce que ces familles ont souffert, ne les oublions pas, et renforçons les aides et pérennisons les dispositifs sur lesquels l’État s’est engagé.
Je passe la parole à Dafna Mouchenik qui est présidente du Synerpa-domicile qui représente les entreprises mais aussi les associations de services à domicile pour personnes âgées ou handicapées, et vous êtes également directrice fondatrice du service d’aide et d’accompagnement du domicile parisien. Même première question, votre bilan, quels impacts vous avez pu noter sur votre secteur, l’accompagnement des personnes âgées ou handicapées, quel est votre ressenti, qu’est-ce que vous avez noté d’important ?
Ce que nous avons noté d’important c’est qu’on a confirmé à quel point les services d’aide à domicile en direction des plus fragiles étaient indispensables. On a aussi découvert à quel point de l’intérieur on ne nous connaissait pas, on ne comprenait pas qui nous étions, ce que nous faisons, on a dû batailler pendant toute la crise pour pouvoir continuer à travailler. Amir le disait, se bagarrer pour le matériel mais aussi pour être dans la rue, les auxiliaires de vie se faisaient verbaliser, il faut imaginer ! Notre personnel qui était pourtant prioritaire pour les places dans les écoles, eh bien il a fallu appeler les directeurs d’école pour leur expliquer qui nous étions et ce que nous faisions.
Donc on a réalisé à quel point en fait la société nous découvrait, la société et aussi effectivement les personnes qui nous dirigent, à faire des protocoles qui étaient parfois complètement intenables. On était dans des injonctions contradictoires de devoir intervenir avec tel ou tel matériel alors même que nous ne disposions même pas de masques, donc ça a été extrêmement compliqué.
Et en même temps, je tiens à saluer et à souligner le courage et l’engagement des auxiliaires de vie, des services qui ont continué à fonctionner avec trois bouts de ficelle, qui ont fait passer la santé des autres, la vie des autres avant la leur. Parce que, il faut imaginer, les auxiliaires de vie pour celles qui étaient en ville elles étaient seules dans les personnes en commun, elles étaient seules dans les rues, elles devaient parfois convaincre de vielles dames, de vieux messieurs d’ouvrir la porte parce que ces gens n’allaient pas s’en sortir tout seuls. En même temps aussi parfois elles devaient arriver à convaincre de pouvoir repartir parce que les gens étaient terriblement angoissés ; les familles comptaient sur nous parce que pour le coup beaucoup de familles étaient séparées quand il y en avait.
Il faut imaginer aussi que les gens que nous accompagnons sont tellement âgés que leurs enfants sont eux-mêmes retraités et fragiles. Donc on a été d’une incroyable ténacité, les services ont fait passer l’intérêt collectif avant même leur capacité financière.
On s’est lancés dans des dépenses alors même qu’avant la crise on était déjà dans un équilibre budgétaire ultra fragile, il n’y a aucun directeur de service qui ne s’est posé de question durant ce premier confinement. On s’est dit : « il faut tenir le choc, il faut aider la population » ; et en même temps il y avait énormément d’espoir qui naissait de cette période-là : bon, là, tout le monde va réaliser le service incommensurable que nous rendons à la population, l’importance que nous avons, et tout va changer après.
Et ça a été le cas ?
Non, parce que comme le disait Amir on a été les grands oubliés tout le temps. C’est très compliqué parce que nous dépendons des politiques départementales, donc en fait il y a 101 politiques départementales différentes dans notre pays pour accompagner les gens fragiles à domicile. Du coup les grandes annonces ne sont pas forcément suivies sur les territoires ; c’est le cas notamment des primes des auxiliaires de vie, énormément d’auxiliaires de vie n’ont pas reçu cette prime, et c’est d’une grande injustice.
Énormément de difficultés, à partir du 30 septembre on n’a plus eu accès aux dotations matériel/masques, donc il a fallu qu’on se débrouille.
On n’a pas eu, et Amir a raison de le souligner, on n’a pas été du tout traités de la même manière que les professionnels des EHPAD alors même que nous accompagnons les mêmes personnes à domicile. Et nos propos ne sont pas de dire on a donné trop aux EHPAD, pas du tout, il faut donner ces moyens-là aux professionnels qui interviennent auprès des personnes aussi vulnérables, et il nous faut les mêmes moyens à domicile quand nous accompagnons des gens qui ne peuvent pas se laver, qui ne peuvent pas manger seuls ; il faut absolument comprendre que le traitement doit être le même quel que soit le lieu de vie de ces personnes-là, et ce n’est pas du tout le cas.
Un petit exemple significatif. Nos personnels sont prioritaires pour la vaccination, eh bien en réalité nous sommes la variable d’ajustement. Quand il y a des doses on veut bien nous vacciner, quand les doses sont tendues on annule nos rendez-vous, alors même qu’on a absolument besoin que notre personnel soit vacciné pour pourvoir continuer à travailler, on est sur un secteur très en tension, là. Il n’y a eu que des mauvais messages d’envoyés, le Ségur de la santé a fait partir les auxiliaires de vie vers les institutions, parce qu’elles sont mieux reconnues et mieux rémunérées, c’est des conditions de travail qui sont compliquées.
Donc ça n’a pas été les bons signaux, et on a fini de nous décourager, mais pas très longtemps finalement quand on nous a annoncé l’ajournement de la loi Grand âge et autonomie dont on espérait tellement.
Alors comme on est quand même de nature optimistes et persistants, dans ce secteur en général et peut-être là en particulier, on se veut force de proposition. Je pense qu’effectivement, et là je rejoins Amir et certainement mes camarades qui s’exprimeront ensuite dans la table ronde suivante,
Il faut absolument revoir le tarif APA-PCH et revoir un tarif socle plafond parce que, aujourd’hui on est très en deçà d’un coût de revient d’un service d’aide à domicile ; et puis encore une fois c’est 101 départements avec 101 tarifs, 101 façons de financer les professionnels, donc ça il faut le revoir.
Nous voulons, alors là je vous fais ma lettre au Père Noël…
Courte, s’il vous plaît !
Encore deux voeux : un Ségur du domicile pour revaloriser les salaires des professionnels, et il nous faut absolument, absolument, un tarif coordination, parce que, en réalité il se joue plein de choses.
Quand nous ne sommes pas chez les gens nous avons besoin de temps de transmission, de temps de coordination, nous avons besoin aussi que les temps de transport et de déplacements soient davantage pris en compte, donc nous voulons un temps de coordination financé par l’Assurance Maladie, parce que ça a été vraiment très compliqué pour nous de ne pas être connus et repérés par les agences régionales de santé notamment pendant cette crise, et ce serait aussi une façon de fonctionner de concert avec eux.
Voilà ce que je peux dire et saluer de tout coeur les professionnels qui n’ont rien lâché pendant cette crise et qui ne lâchent toujours rien, parce que la réalité n’est toujours pas revenue à la normale et c’est très compliqué.
Un message de conclusion pour chacun d’entre vous. Amir Tofigui, un slogan, une phrase ?
Un peu dans la continuité de ce que vient de dire Dafna, on est face à un vrai choix de société, celui de permettre à tous nos aînés de bien vivre et bien vieillir à domicile. Si on veut vraiment pouvoir demain continuer à aider ces personnes à domicile et si on veut pouvoir prendre soin des personnes qui prennent soin d’eux, tous ces professionnels, il faut maintenant arrêter de toujours reporter cette loi et ces moyens qu’on a besoin, et de vraiment, pour une fois reconnaître que notre secteur manque de moyens et que c’est criant. Donc voilà, on est face à un vrai choix de société, donc soit on l’assume et on dit on veut permettre aux personnes de pouvoir bien vivre à domicile, soit on assume qu’il va y avoir de plus en plus de situations très dramatiques parce qu’on aura fermé les yeux sur la situation des structures.
Mme Claire Lanneau, votre message de conclusion ?
Alors le mot de la fin que je partage avec ma fédération, à la FESP qui fête d’ailleurs ses 25 ans cette année, c’est vraiment reconnaître le travail au quotidien de tous nos chefs d’entreprise en effet qui ont été quand même durement touchés pendant cette crise, et puis répondre favorablement au livre blanc, aux propositions qui ont été faites par la FESP déjà lors du plan de relance en juin 2020, et plus particulièrement j’ajouterai une notre pour la garde d’enfants.
Donc continuer à flécher les politiques familiales davantage sur la garde d’enfants, parce que les enfants c’est quand même l’avenir de la nation, sans faire de grandes déclarations on a besoin dans une nation forte d’une démographie forte, donc fléchons les politiques familiales sérieusement pour les Français sur l’avenir aussi par leurs enfants.
Madame Mouchenik ?
Alors moi, ré-insister sur le fait qu’on avait bien compris qu’il n’y avait pas pour le moment de loi Grand âge et autonomie mais que des mesures concrètes étaient tout à fait possibles sans cadre de loi, et qu’il ne fallait pas attendre pour les prendre, je ne vais pas les répéter mais ce sont celles que j’ai citées tout à l’heure, et saluer encore le courage et la ténacité des équipes sur le terrain.
Lire la suite des actes : ce que les structures associatives en disent.
Réécouter la séance d’ouverture.