Vieillir chez soi, concrètement comment faire ?

« Vieillir chez soi« , publié aux éditions Tom Pousse, s’adresse à toute personne se sentant concernée par le vieillissement, en particulier quand il est envisagé à domicile : personnes âgées et futurs âgés, aidants, professionnels de l’accompagnement et du soin. Il vise à informer, prévenir et expliquer les impacts physiologiques et pathologiques du vieillissement afin de permettre à chacun d’avancer en âge chez soi le plus sereinement possible. Découvrez dès maintenant un extrait.

Prévenir la perte de mémoire

Objet de plainte récurrent, la perte de mémoire est souvent redoutée, car elle est pour beaucoup synonyme de perte d’autonomie. La perte de mémoire fait d’ailleurs partie des signes pour déceler une démence, en association avec d’autres signes cognitifs (déficit du langage, de l’orientation temporo-spatiale…).

 

COMMENT LA MÉMOIRE VIEILLIT ET QUE FAIRE POUR LA PRÉSERVER ?

Les capacités de mémorisation varient fortement d’une personne à l’autre. Elle évolue dans le temps, de façon non uniforme, en fonction des individus, mais aussi du type de mémoire concerné. Le vieillissement de la mémoire dépend de la richesse des stimulations de notre environnement et de notre compétence à estimer la qualité de notre mémoire. Par ailleurs, la mémoire est également sensible au stress et à la qualité du sommeil.

Voici quelques conseils pour préserver sa mémoire, dans un objectif de prévention :

– Entretenir des relations sociales et rechercher une stimulation sur le plan intellectuel :

  • avoir une vie sociale riche et conserver des activités durant la retraite, comme des sorties culturelles ou la participation à des activités sportives ou artistiques ;

 

  • débuter ou poursuivre des activités de loisir : pratiquer la lecture, l’écriture, faire des mots croisés, participer à des jeux variés (Scrabble, échecs, bridge…), cuisiner, chanter, faire du sport, pratiquer la photographie…, apprendre des choses nouvelles ou reprendre des activités mises de côté pendant la vie dite active – tout cela nécessite que la personne s’adapte, donc qu’elle fasse travailler l’ensemble des mémoires (à différents degrés en fonction du type d’apprentissage concerné) ;

 

  • certaines des activités décrites ci-dessus peuvent être faites seul(e), mais parfois aussi en groupe : les bibliothèques proposent souvent des clubs de lecture et il existe des associations de soutien aux œuvres culturelles ou encore des clubs de randonnée implantés dans de nombreux villages et villes ;

 

  • le bénévolat peut être également l’occasion de côtoyer d’autres personnes régulièrement tout en étant utile aux autres ;

 

  • par ailleurs, de plus en plus d’universités proposent également des cours ouverts à tous les âges (universités inter-âges) qui répondent au besoin d’apprendre et de se former tout au long de sa vie. Le choix se fera en fonction des goûts de la personne et du plaisir escompté.

 

– Surveiller sa santé d’une façon générale :

  • limiter autant que faire se peut la fatigue, le stress, une mauvaise hygiène de vie (à lier à la question du sommeil, de l’alimentation, de la consommation d’alcool ou de tabac…) ;

 

  • maintenir une activité physique (sportive ou non) : descendre des escaliers, aller faire ses courses à pied, faire du jardinage… sont également des occasions de se dépenser ;

 

  • être vigilant à tout signe pouvant évoquer un début de dépression (dont peuvent faire partie les pertes de mémoire).

 

EN BREF

  • Entretenir des relations sociales : quel que soit le cadre (entre voisins, dans un club ou une association), multiplier les échanges avec d’autres personnes.

 

  • Maintenir des activités stimulantes : choisir en fonction de ses goûts des activités à faire seul(e) ou en groupe.

 

  • Surveiller sa santé et avoir la meilleure hygiène de vie possible : c’est une façon de prendre soin de soi.

 

ZOOM SUR LES CONSULTATIONS MEMOIRE

Les consultations mémoire permettent une évaluation et au besoin un suivi pour les troubles cognitifs, dont les troubles de la mémoire. Elles sont réalisées soit à l’hôpital, soit en libéral par des professionnels habilités (neurologues, gériatres, psychiatres, psychologues…).

Dépister, voire diagnostiquer les troubles de mémoire dès les premiers signes est essentiel pour mettre en place le plus rapidement possible un suivi adapté. Si la perte de mémoire est associée à au moins un autre symptôme sur le plan cognitif, la question d’un début de démence pourra être posée par l’équipe médicale. Cet autre symptôme peut être un trouble du langage, mais aussi des difficultés d’orientation (dans le temps et dans l’espace) ou un trouble des gestes par exemple. Il faut également savoir que, dans ce type de maladie, la personnalité et le comportement de la personne sont très souvent modifiés, ce qui peut être très déroutant pour l’entourage.

Enfin, si la perte de mémoire survient de façon brusque, il est également important d’aller consulter son médecin très rapidement.

 

A propos des auteures :

Aurélie AULAGNON est orthophoniste, consultante en gérontologie, formatrice et conférencière. Elle accompagne tous les acteurs du milieu gérontologique, des soignants aux décideurs, en passant par les managers d’EHPAD et de services d’aide à domicile. Elle agit par ailleurs pour de meilleures conditions d’accompagnement des personnes âgées au travers de l’Observatoire du Grand Âge.

 

Lucie BRIATTE est orthophoniste, formatrice et chargée d’enseignement en orthophonie à l’ISTR de l’Université de Lyon 1. Elle exerce actuellement exclusivement en libéral et a toujours nourri un intérêt particulier pour la neurologie. Appeler à une société plus inclusive et à un meilleur accès aux soins est un combat qui lui est cher. En outre, elle a déjà publié un ouvrage aux éditions Tom Pousse Troubles alimentaires pédiatriques : concrètement, que faire ? (2021).

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